Une belle utilisation du contre-jour en photographie
Installé à Brooklyn, Jeremy Snell est un jeune photographe bourré de talent. Avec sa série de clichés Boys of Volta, l’artiste a documenté avec beaucoup de poésie la vie des enfants qui vivent près du lac Volta au Ghana. Des portraits sensibles et très bien réalisés qui mêlent émotions et techniques photographiques bien maîtrisées.
La photographie en contre-jour de Jeremy Snell
Bien qu’il vive et travaille aux Etats-Unis, Jeremy Snell, qui se considère comme un « photographe humanitaire » passe la majeure partie de l’année à voyager dans le monde entier pour son travail de photographe professionnel. Essentiellement attiré par le portrait, il cherche à conserver une grande simplicité dans ses photographies. En utilisant des sources de lumière uniques et le rétro-éclairage, il essaie autant que possible de composer uniquement avec ce que l'environnement naturel lui donne. La netteté, le contraste et la couleur tiennent vraiment une place prépondérante dans la conception de ses photographies.
La série Boys of Volta a donc été réalisée au Ghana. S'étendant sur la moitié du pays, le lac Volta est un énorme lac et une des plus grande réserve artificielle d’eau douce au monde. Sa surface est jalonnée d’innombrables souches d’arbres émergeant des eaux, souvenir de l’époque où la terre ici abritait de denses forêts. Aujourd’hui, la pêche est devenue la principale ressource économique de la région.
C’est dans le cadre d’une mission pour l'organisation à but non lucratif International Justice Mission que le photographe s’est rendu sur place, pour documenter la traite des mineurs, forcés à travailler sur les eaux. Suite à cette campagne de sensibilisation sur le travail des enfants, le photographe s’est lancé dans son projet personnel, à la portée bien plus artistique sans pour autant occulter la réalité et les conditions de vies de ces enfants.
Parfois, le coucher de soleil jeté sur l'eau scintillante brille en vert, bleu et orange, avec ces jeunes garçons au premier plan, dans l'eau ou enveloppés dans des filets de pêche. Sur chaque portrait, on notera le souhait du professionnel de la photographie de laisser l’horizon, comme pour mettre en abîme le sujet dans une réalité sans fin. Une profondeur et une immensité qui s’opposent à l'émotion et à la mélancolie qui se dégagent de chaque image.
Cette série est réellement bouleversante, aux images hypnotiques s’ajoutent les histoires déchirantes qui se cachent derrière chaque sujet. Des garçons d'à peine six ans sont forcés de pêcher, un travail harassant qui les prive d’enfance. L'utilisation d'une lumière chaude et diffuse renforce cette impression et se place loin des stéréotypes de l'Afrique. Ici, même si les photographies sont belles et exotiques, elles ne masquent pas l'atmosphère de solitude et d’écrasement.
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